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Mes récits de voyage
9 septembre 2007

Mardi 7 août 2007 : Les Météores – Athènes

Visite des Météores

Les Météores (ou « rochers suspendus »), bâtis sur des rochers de grès à pic, servirent pour la première fois de refuge en 985, lorsqu’un ermite nommé Barnabas s’installa dans une grotte. Au milieu du XIVè siècle, Neilos, le prieur du couvent de Stagai, construisit une petite église. Puis, en 1382, le moine Athanasios, du mont Athos, fonda le monastère de Megalo Meteoro sur l’un des nombreux promontoires rocheux. Les 23 monastères édifiés ensuite tombèrent en ruine à la fin du XVIIIè siècle. Dans les années 1920, on tailla des marches dans le roc pour rendre accessibles les six derniers monastères. Quelques couvents sont de nouveau habités.

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Monastère de Varlaam

Fondé en 1518, le monastère de Varlaam porte le nom du premier ermite qui vécut sur le piton en 1350. Le katholikon fut édifié en 1542 et abrite des fresques du peintre d’icônes thébain Fragkos Katelanos.

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Monastère Saint-Etienne

Les premiers religieux reconnus pour être les fondateurs du monastère remontent au XIVe siècle. Il y eut tout d'abord Antonios Katakouzinos (Antoine Catacuzène), fils du gouverneur serbe Nikiphoros (Nicéphore) et neveu de Symeon Uros, père de Ioasaph, un des fondateurs du Grand Météore. Antonios était de déscendance byzantine par sa mère Marie, qui était la fille de l'empereur byzantin Jean VI Cantacuzene (Katakousinos VI), qui est mentionné dans un manuscrit liturgique écrit en 1404 sur lequel il est noté qu'il a été écrit par Antonios Katakouzinos, fondateur du monastère Agios Stefanos. Ce manuscrit fait partie des trésors du couvent.

Quant au deuxième fondateur au milieu du XVIe siècle, le moine Saint Philotheus (Philotheos) venu de Trikala, il est mentionné dans une lettre écrite par le patriarche de Constantinople, Ieremis I (Jeremie), comme étant le restaurateur du monastère Saint-Etienne. Son image est peinte dans la petite chapelle.

Zosimas, moine du monastère de Esphigmenou du mont Athos qui venait du mont Pélion, montagne grecque du sud-est de la Thessalie, relate que l'empereur byzantin Andronikos Palailogos (Andronic III Paléologue) qui régna de 1328 à 1341, vint en Thessalie en 1333 et visita le monastère. Touché par l'hospitalité de l'abbé et des moines, il offrit des terres et une grande somme d'argent au monastère.

Plus tard, en 1545, le patriarche Ieremias rendit  l'édifice religieux indépendant du diocèse de Stagi.

Le nouveau catholicon fut érigé en 1789 et consacré à Saint Haralambos (Saint Charalanbos)

C'est une église assez spacieuse d'une longueur de 20 mètres qui  est aussi la plus récente des chapelles des Météores.

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La construction des monastères

On ignore comment les premiers moines sont parvenus aux sommets. Probablement, en escaladant la paroi au moyen de pitons métalliques, avec les matériaux de construction fixés sur leur dos. Ou bien en faisant passer par-dessus les sommets, grâce à des cerfs-volants, des cordelettes qui auraient servi à hisser des échelles de corde.

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Sur la route du retour vers Athènes, nous sommes passés par le défilé des Thermopyles.

La bataille des Thermopyles en 480 av. J-C. oppose une alliance des cités grecques à l'empire achéménide. C'est l'un des plus célèbres faits d'armes de l'histoire antique. Voyant la bataille perdue, le roi Léonidas de Sparte et 300 soldats spartiates tiennent tête à l'ennemi, malgré une infériorité numérique prononcée.

Le grand "dieu-roi" Perse, Xerxès, fils de Darius, ne voulait pas subir une nouvelle défaite contre les Grecs, comme son père à Marathon, dix ans plus tôt.

Après quatre ans de préparation minutieuse, il parvint à réunir un peu plus de 250 000 hommes (Hérodote annonce un chiffre — certainement exagéré — de 5 millions, en comptant l'intendance). La Grèce du Nord, terrifiée, plia sous le choc et se rendit.

Les préparatifs perses ne sont évidemment pas passés inaperçus et un congrès des différentes cités grecques se réunit à Corinthe à la fin de l'automne 481. Pour une fois, les intérêts immédiats de Sparte et d'Athènes se confondent. Athènes craint la vengeance des Perses pour ses succès antérieurs et Sparte constate que sa grande rivale dans le Péloponnèse, Argos, est contactée par les envoyés de Xerxès. Toutes les grandes cités grecques, si l'on excepte Cyrène, Argos, Syracuse, Corcyre et Phocée, envoient des représentants au temple de Poséidon à Corinthe. Sparte, en tant que la plus puissante des cités, préside le congrès. Une réconciliation générale intervient, comme par exemple entre Athènes et Égine, et 31 cités s'engagent par serment dans une ligue défensive contre les Perses et préparent des contingents de soldats. Le commandement des troupes est confié à deux Spartiates, le roi Léonidas Ier pour les fantassins et Eurybiade pour la flotte grecque. Mais durant l'hiver 481/480, les Grecs tergiversent sur le plan de campagne et ne peuvent s'opposer à la conquête de la Thessalie par les troupes perses au printemps 480.

Les Grecs choisissent alors en août, tandis que les Perses envahissent la Piérie, une position défensive très forte aux Thermopyles qui commande l'accès à la Béotie et à la Grèce centrale. Quant à la flotte, elle s'installe au nord de l'Eubée en un lieu nommé l'Artémision afin d'empêcher la flotte perse de contourner cette position. En effet, les Perses, pour garder le contact avec leur flotte, doivent emprunter la seule route importante qui passe par les Thermopyles (les « Portes chaudes », à cause des sources thermales qui s'y trouvent). Là, entre le golfe Maliaque et la montagne, l'étroite chaussée passe dans un défilé dont certains passages n'excèdent pas 10 mètres de largeur et est, de plus, barrée par les vestiges d'un mur construit en zigzag. Enfin, les marais sont nombreux et forment un obstacle supplémentaire.

Entre les 6000 hommes environ dont dispose Léonidas et la flotte d'Eurybiade (avec Thémistocle à la tête du contingent des navires athéniens, de loin le plus nombreux), les liaisons sont constantes.

Au sortir de la Thessalie, les troupes de Xerxès font mouvement vers le sud. Les fantassins quittent la cité de Therma et arrivent treize jours plus tard dans la plaine trachinienne (entre la vallée de l'Asopos et la cité d'Anticyre). La flotte perse s'élance une dizaine de jours après, afin que l'arrivée des troupes terrestres et navales soit conjointe. Eurybiade, devant l'ampleur de la flotte perse, quitte l'Artémision et longe le canal d'Eubée pour occuper l'étranglement de Chalcis, laissant Léonidas à la merci d'un débarquement sur ses arrières. Mais cette manœuvre, si elle n'apparaît pas très audacieuse, encourage les Perses à progresser plus au sud que prévu et de mouiller au cap Sépias, près d'une côte rocheuse et escarpée où ils ne peuvent hâler leurs navires sur la terre ferme et où la profondeur des eaux empêche de nombreux navires de s'amarrer solidement. Une violente tempête de trois jours va détruire environ 400 navires. Plusieurs milliers d'hommes sont noyés. La principale conséquence est que Xerxès, bien que gardant la supériorité numérique, n'est plus en mesure de diviser ses forces navales de manière à convoyer l'armée tout en livrant combat à la flotte grecque. À Chalcis, Eurybiade reprend confiance et remonte prendre sa garde à l'Artémision. Mais malgré la tempête, la supériorité numérique perse apparaît si imposante qu'Eurybiade et son adjoint, le corinthien Adimantos, font demi-tour.

C'est alors qu'Achéménès, l'un des demi-frères de Xerxès et amiral de la flotte perse, détache une escadre de 200 navires et 40 000 hommes environ pour contourner l'Eubée par la haute mer pendant que le reste de la flotte s'installe au mouillage des Aphètes, mouillage plus sûr que celui du cap Sépias. Prévenus de cette diversion qui leur interdit la fuite par le canal de l'Eubée au sud, et de ce nouveau mouillage, les Grecs tentent un coup de force et lancent une attaque surprise sur les Ioniens, alliés des Perses, et leur coulent une trentaine de navires avant de regagner leur point d'attache de l'Artémision. Enfin, une nouvelle tempête éclate et fait de nouveaux dégâts sur une flotte perse dont les navires sont sur leurs ancres, alors qu'à l'Artémision les Grecs, à leur habitude, tirent les navires sur la terre ferme, ce qui les met à l'abri. Surtout, cette nouvelle tempête cause la destruction totale de l'escadre envoyée pour contourner l'Eubée.

Dans un premier temps, sur terre, les troupes de Léonidas tiennent fermement leur position en formation phalange dans un défilé et repoussent les Perses, infligeant de grandes pertes, y compris aux fameux Immortels, les troupes d'élites de Xerxès, envoyés alors que les grecs sont encore nombreux et en forme. Mais Léonidas est trahi par un certain Éphialtès, fils d'Eurydémos, un citoyen de Malia, qui livre aux Perses le moyen de contourner l'armée grecque, par le sentier d'Anopée. Léonidas décide alors de se sacrifier avec les 300 hoplites spartiates, ainsi que 700 soldats de Thespies, pour laisser aux Grecs le temps d'organiser leur défense et à l'armée de se retirer en bon ordre. Les 400 combattants de Thèbes (probablement des otages) avaient aussi reçu l'ordre de participer à cette dernière action, mais ils désertent à la première occasion. Les Grecs résistent héroïquement autour du roi spartiate et sont tous massacrés sur ordre de Xerxès. Cette bataille devint l'emblème de la résistance grecque à l'envahisseur et de l'esprit de sacrifice des Spartiates. Au sommet du Kolonós, théâtre de l'ultime résistance spartiate, sur lequel fut érigé un mausolée, une inscription du poète Simonide de Céos (-556 -467), commémore cette action :

« Passant, va dire à Sparte que nous sommes morts ici pour obéir à ses lois »

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