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Mes récits de voyage
1 avril 2007

Mercredi 10 août 2005 : Assouan

Nous arrivons à Assouan à 8h.

Nous partons alors pour une excursion en barque à moteur vers l’île d’Eléphantine.

Éléphantine, située sur le Nil face à Assouan fut la capitale du premier nome de Haute-Égypte. Son nom Abou vient de Ab qui signifie en même temps l’éléphant et l’ivoire. Son nom ancien était Yeb.

Selon la mythologie, une caverne abritait l'Esprit du Nil, le dieu Hapy. L'île Eléphantine était considérée comme la source du Nil. Pendant l'Antiquité, c'était aussi le lieu de culte de Khnoum (créateur de l'humanité), de Satis (sa femme) et Anukis (sa fille). Les cultes égyptiens disparurent au profit du christianisme lors de la période gréco-romaine.
Durant des siècles, l'île Eléphantine fut le centre administratif et commercial d'Assouan. Le commerce de l'ivoire et du granit a participé à la prospérité de l'île. Des vestiges témoignent de la grandeur du site à l'époque romaine.

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L'île Eléphantine s'étend sur une surface de 1,5 km, recouverte de palmiers et de splendides jardins.

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Le jardin botanique est plus connu sous le nom d’île Kitchener. Le Lord Kitchener a en effet reçu cette île en cadeau pour le remercier d’avoir gagné une bataille et arrêté une révolte au Soudan. Lord Kitchener était passionné de botanique, il a donc rempli l’île d’arbres et de fleurs de toutes sortes, importés d’Afrique équatoriale et d’Asie.

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Nous effectuons la visite d’un village nubien, où nous sommes accueillis avec un thé et une collation pendant que le guide nous explique leur mode de vie.

Nous passons sur la première cataracte du Nil.

Au nombre de six, les cataractes du Nil sont dangereuses pour la navigation. Depuis le Nord de Khartoum au Soudan actuel, la vallée du Nil sinue de cataracte en cataracte jusqu'à l'Égypte.

La Nubie s'étend de la première cataracte jusqu'à la quatrième cataracte.

Le désert de Bayouda se trouve dans la boucle formée par le Nil entre la quatrième et la sixième cataracte.

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Nous passons devant le mausolée de l’Aga Khan III.

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A l'image des princes nubiens, l'Aga Khan III choisit les falaises d'Assouan pour se faire inhumer. Considéré à l'époque comme l'homme le plus riche au monde, ce dernier venait à Assouan pour soigner ses rhumatismes en s'enterrant jusqu'a la taille dans le sable brûlant. Mort en 1957, il était le quarante-huitième imam de la secte musulmane des ismaéliens. Son mausolée, désormais fermé au public, offre une vue magnifique sur le Nil et la ville. Le palais des femmes construit à ses pieds n'a de fenêtres qu'en direction du mausolée pour que chaque jour elles le regardent et pensent à lui.

Dans l’après-midi, nous partons pour le temple de Philae.

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Parmi les îles granitiques de la première cataracte, un peu au sud de la ville d’Assouan, se dresse le domaine de la déesse Isis, que l’on qualifie souvent comme étant la "Perle de l’Égypte".

Bien que le culte d’Isis se perde dans les origines de la civilisation pharaonique, l’édification de ce sanctuaire est très tardive. Mis en chantier par Nectanébo Ier (XXXe dynastie) et ensuite agrandi par les Ptolémées et les Romains, il sera le dernier bastion de la religion égyptienne. Ce n’est qu’en 540 de notre ère, que l’empereur byzantin Justinien, fera fermer le temple et arrêter les prêtres. À cette époque, le temple était alors fréquenté par les Blemmyes, redoutables tribus nubiennes, qui venaient encore y vénérer la déesse Isis. Ce décret sonna le glas de la civilisation de l’Égypte ancienne car, plus personne n’était encore capable de déchiffrer les hiéroglyphes. Les chrétiens s’installeront ensuite sur l’île et transformeront les sanctuaires en églises qui resteront en activité jusqu’au XIIIe siècle.

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Histoire du sauvetage du temple de Philaé :

Après la construction par les Britanniques, en 1894, du premier barrage d’Assouan, les temples de Philaé furent en partie immergés par le Nil dix mois sur douze.

En 1979, on commença à construire le second barrage. Or, Philaé se trouverait dans la nappe ainsi créée, entre l’ancienne construction en aval, et la nouvelle en amont. Certes, dans ce lac de retenue, le niveau serait inférieur à celui qu’il devait atteindre derrière la nouvelle digue, et inférieur même à la hauteur maxima actuelle. On aurait une sorte de palier. La masse d’eau incluse n’atteindrait le pylône principal du temple d'Isis qu’à la moitié de sa hauteur environ. Ce n’était pas un progrès. Ainsi l’île ne serait jamais plus découverte complètement au cours d’une partie de l’année. Elle n’aurait plus de saison sèche ! D’autre part — et là résidait le péril de mort — la masse d’eau devait subir des oscillations quotidiennes d’une amplitude de six mètres. Il en résulterait un mouvement de bas en haut et de haut en bas qui finirait par limer les murs qui s’aminciraient jusqu’à l’écroulement.

Alors se posait toujours la lancinante question : comment sauver Philaé ? Une solution finit par s’imposer : démonter le temple et le transporter sur l’îlot Aguilkya à trois cents mètres vers l’aval et que les eaux du Nil ne recouvrent jamais.

La gigantesque opération fut menée sous les auspices du ministère de la Culture égyptien, des services d’archéologie du Caire ainsi que de l’Unesco, Mme Christiane Desroches Noblecourt étant la cheville ouvrière de tous les sauvetages.

En premier lieu il a fallu construire autour de Philaé deux parois métalliques de 17 mètres de haut et distantes de 12 mètres constituées de 850 rideaux d’acier pesant 1276 tonnes qui, une fois remplies de 200 000 mètres cubes de sable, formeraient une protection efficace contre la pression de l’eau environnante. Ensuite l’eau qui se trouvait à l’intérieur de l’enceinte a été pompée et rejetée dans le lac. L’île asséchée, la vase enlevée, commença l’enregistrement. Le moyen consiste à employer des paires d’appareils photographiques de très haute précision afin de donner des photos tridimensionnelles de chaque monument que l’on peut ensuite reproduire à l’aide d’un appareil particulier à la stéréophotographie, permettant de tracer une ligne continue de toutes les constructions sur la surface du monument; le dessin de contour résultant de cette opération est alors tellement précis qu’il donne l’indice de guide nécessaire pour la reconstruction du monument dans son aspect primitif.

Les temples ont ensuite été découpé en blocs et extrait du site à l’aide de barges qui ont emmené les morceaux pour les mettre à l’abri, le temps de les reconstruire sur leur nouveau site d’accueil : l’île d’Aguilkia, 300 mètres plus au nord. L’île a été arasée de 30 mètres et remodelée afin de lui donner l’aspect de l’île de Philaé originale, celle d’un oiseau nageant sur le Nil. Le transport des temples commença le 9 septembre 1974 et s’acheva deux années plus tard.

Le gouvernement Égyptien, qui avait déjà contribué pour plus de moitié aux frais nécessaires pour sauver les deux temples d’Abou Simbel, envisagea la question de fournir les montants requis. Vingt-trois états ont cotisé à la caisse de l’Unesco ; à ces subsides sont venus s’ajouter les revenus des expositions des trésors égyptiens qui ont sillonné le monde. Le total de toutes ces participations a atteint un montant de plus de 15 millions de dollars.

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